Article Ouest France : L’orthoprothésiste OPR s’étend en Normandie
Déjà présente à Rennes et Avranches, OPR, spécialiste des prothèses en tous genres, s’est installée à Saint-Lô. Elle compte rayonner sur le Cotentin et le Calvados.
L'entreprise
La pièce bleue, en forme de carquois, trône sur le bureau d’Erwan Calvier.
C’est la dernière trouvaille de l’orthoprothésiste de 29 ans, le projet Vytruve. Cette prothèse de jambe a été conçue par ordinateur et réalisée par impression 3D.
«Ça va révolutionner la façon dont on fait notre métier », parie le professionnel de santé. Équipé d’un traceur d’activité et d’un capteur de force, l’appareil est connecté pour transmettre un maximum d’informations. Il a été imaginé pour un Saint-Lois, amputé après un cancer des os localisé dans le genou.
S’il espère avoir posé un pied dans le futur, Erwan Calvier conserve l’autre solidement ancré dans le présent.
En octobre, il a ouvert, à Saint-Lô, son troisième établissement OPR (orthèse – prothèse – rééducation), après Rennes, il y a quatre ans, et Avranches, il y a deux ans.
«Nous suivions déjà des patients dans le secteur, notamment avec le centre Wiliam-Harvey, mais nous en avons aussi à Cherbourg et dans le Calvados. Saint-Lô, c’est central. Les gens portent leur prothèse tous les jours, donc ils sont prêts faire des kilomètres pour qu’elle soit adaptée », constate-t-il.
Un cinquième salarié a été embauché pour l’occasion.
Des prothèses personnalisées
L’orthoprothésiste a jeté son dévolu sur les anciens locaux de la Mutualité de la fonction publique, rue Alexis-de-Tocqueville, près de Pôle emploi et de Saint-Lô Agglo. Le bâtiment correspondait aux critères d’OPR : proche de la nationale, aux normes d’accessibilité et avec du parking.
Il a aussi l’avantage de se trouver en face d’un cabinet de radiologie. Il offre une salle d’attente, un bureau pour recevoir les tiens, un atelier de modification des prothèses et une salle de marche pour les tester.
Excepté pour la fabrication, qui se fait à Rennes, OPR peut intervenir, à Saint-Lô, sur toutes les étapes de la création d’une prothèse «Quand on est amputé, l’os est coupé droit. Il faut que ce soit parfaitement ajusté au moignon », explique Erwan Calvier.
Tout commence par un moulage pour, ensuite, concevoir une prothèse provisoire en plastique.
«Elle est testée pendant au moins quinze jours et peut encore être modifiée.»
Enfin, viennent la réalisation du produit final, en carbone, puis les réglages. 95 % des demandes concernent les membres inférieurs, mais OPR intervient aussi sur les bras ou propose encore des doigts en silicone et des corsets.
«De plus en plus, on nous demande de personnaliser les prothèses, un peu à la façon des tatouages »; révèle le dirigeant.
Originaire de Granville, où il a obtenu son bac, Erwan Calvier a suivi une prépa Maths sup avant de s’orienter vers un BTS Orthoprothésiste en alternance. Il a commencé dans une petite entreprise, puis a rejoint Ottobock, le leader mondial.
«Dans le premier cas, c’était rapide et pas toujours carré. Dans le second c’était l’inverse. Chez OPR, j’ai ramené les techniques tout en conservant la rapidité », indique celui qui était, à 25 ans, le plus jeune praticien de France à se mettre à son compte.
S’il s’imagine s’étendre à Vanne et Caen, il tient à ne pas brûler les étapes :
«Je veux prendre le temps de bien former le personnel. On peut être très bon techniquement, si le contact ne passe pas, ce n’est pas la peine. Il faut savoir être à l’écoute des douleurs. C’est 70 % du travail. »
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