Article Manche Libre : Le numérique s’empare de l’orthopédie

Erwa Calvier et Antoine Michel, réunios à l'établissement d'orthopédie de Saint-Lô OPR : Orthèse Prothèse Rééducation
Erwan Calvier, cofondateur d'Orthèse Prothèse et Rééducation et Antoine Michel, son patient. C'est le premier a avoir testé le projet Vytruve. -

Innovation 

OPR, cabinet d’orthopédie présent à Saint-Lô, a développé une emboîture de prothèse connectée imprimée en 3D.

Des emboîtures de prothèses 2.0 ? Orthèse Prothèse et Rééducation (OPR) conçoit des prothèses et orthèses de haute technologie à destination des personnes amputées. 

Si OPR intervient sur les membres inférieurs, elle traite aussi bien les bras que les corsets et même les doigts en silicone.
Lancée à Rennes il y a 4 ans, l’entreprise s’est ensuite installée à Avranches en 2017 avant d’arriver à Saint-Lô en septembre 2019 rue Alexis-de-Tocqueville, dans les anciens locaux de la Mutualité de la fonction publique. 


« L’idée est d’avoir un patient par orthoprothésiste pour un meilleur suivi personnel. Chacun d’entre eux fabrique et adapte les prothèses de leur patient » explique Quentin Trébuil, orthoprothésiste.
À Saint-Lô, nous possédons en plus un atelier de réajustement », une petite pièce où, les professionnels peuvent retravailler les prothèses des patients en direct.

Des emboitures fabriquées en 3D

Ces derniers d’ailleurs, viennent de tout le département et même du Calvados.

Nous en avons de Vire ou Cherbourg. Nous devenons les seuls orthoprothésistes dans le secteur » explique Erwan Calvier, le cofondateur.
OPR s’est, en parallèle, lancée depuis deux ans dans un projet ambitieux en lien avec l’entreprise Initial : la création et le développement d’emboîtures de prothèses fabriquées par ordinateur, à l’aide d’une imprimante 3D.

« Plusieurs essais ont été réalisés déjà. Cest la première version fonctionnelle et aboutie »

   Le premier prototype a été conçu en novembre 2019. Son nom ? Vytruve.
Les emboîtures sont destinées à recevoir le moignon d’une personne, dont l’os est coupé droit lors de l’amputation.
Son rôle est précieux, la tenue du membre amputée doit être parfaite. L’impression en 3D permet un gain de temps dans sa fabrication, et un scanner 3D est utilisé pour obtenir une meilleure précision dans les mesures prises sur le patient.
L’utilisation de la technologie permet aussi de cibler au mieux les axes d’amélioration pour le confort des patients.

“Le but est d’avoir un équipement plus léger et fonctionnel. 99 % des prothèses sont fabriquées en moulage en plâtre, là on utilise un scanner 3D. Le temps de fabrication est quasiment similaire, on a du temps d’impression certes, mais pas de temps humain. Nous l’avons imaginé pour l’avenir, avec des capteurs de force et des traceurs d’activités ».
En clair, ces derniers permettent de réajuster l’emboîture si nécessaire. 

  Pour ce qui est de Vytruve, “plusieurs essais ont été réalisés déjà. C’est la première version fonctionnelle et aboutie ».
Ce prototype, lui, a été conçu en partie pour Antoine Michel, Saint-Lois de 30 ans qui est appareillé à la jambe gauche depuis un peu plus d’un an, suite à l’ostéosarcome, une tumeur maligne osseuse au niveau du genou.
On sent surtout la légèreté. Il faudra voir plus tard avec la connectique » plus précisément si les capteurs et les traceurs fonctionnent bien.
« La priorité principale c’est le confort, je pense qu’on arrivera à faire en sorte qu’elle s’oublie » explique-t-il après test.
Pour Erwan Calvier, ça ne fait aucun doute « le numérique bouleverse tous les domaines » celui de l’orthopédie sans exception. C’est dans ce sens aussi qu’il est très présent sur les réseaux sociaux. Notamment avec sa chaîne 
YouTube qui comptabilise plus de 1000 abonnés, où il y poste des vidéos à visées pédagogiques.

Dylan Dupray

Les prothèses d’occasion vont partir en Afrique à la voile ! 

Le cabinet OPR

Le cabinet d’orthopédie OPR, pour ‘Orthèse Prothèse et Rééducation’ a été créé par Erwan Calvier, orthoprothésiste, et sa sœur Élise, kinésithérapeute, originaires de Granville, avec l’idée de rapprocher les deux métiers. Leur activité a démarré avec l’ouverture de leur cabinet libéral d’orthopédie à Rennes en septembre 2015. Avant d’arriver sur Avranches en 2017 à la Polyclinique de la Baie, puis à Saint-Lô fin 2019. Ils travaillent en lien avec le centre de rééducation Le Normandy à Granville. OPR compte actuellement 4 orthoprothésistes et 6 kinésithérapeuthes, et a accueilli pas moins de 3500 personnes depuis sa création.

 

Un projet d’association caricative

Antoine Michel, patient OPR va lancer avec ses amis, l’association “Nav’Solidaire”. “L’idée est de récupérer des prothèses qui dorment et de les faire reviser. Pour ensuite les alener en voilier sur le continent africain.”
Actuellement, l’équipe cherche un voilier, et va parcourir les différents centres pour récupérer des prothèses hors d’usages. “Il y a 80 millions dans le monde de personnes non appareillées. On en est qu’à la création. Cette idée m’est venue soudainement, mes amis m’ont suivi, et puis on est une équipe de voyageurs.”

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Vous pouvez suivre également, le très beau projet Nav’ Solidaire sur leur page Facebook !

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